L’effacement, de Sophie Bergaglio – Édition des Lilas
En préambule
L’énigmeKiNaRienAvoirAveKLeBouKin-MaisKiPeuLeFaitGagnerVoirePlus !
Qu’est-ce que la courante ?!
- Le cauchemar de tout bon voyageur
- Une danse italienne ou française issue du branle courant
- Je préfère avoir plus de 18 ans pour savoir
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Mais ce n’est pas tout !
Le bar du Roof Top de l’Aston Nice offrira au gagnant, accompagné de la personne de son choix, 2 cocktails maisons !
MêZoFait…
OnEnDiKoiDuTitre ?!
Yves Rosati : Le titre fait froid dans le dos : Ici, on ne parle pas de disparition mais d’effacement. Comme si, avec méticulosité, on souhaitait faire disparaitre toute trace de cette personne. D’abord Femme de, pour être ensuite, assassinée, rangée dans le tiroir débordant de faits similaires, appelés faits divers. Je précise : Je parle de fait divers, catégorie féminicide.
Sophie Bergalio : j’ai beaucoup cherché le titre pendant les trois ans qui m’ont occupé à faire ce livre. Ce terme d’effacement est venu car il était moins dur qu’élimination ou qu’assassinat, il venait souligner la préméditation de l’assassin. Il est d’autant plus fort qu’il souligne le côté amateur et l’esprit d’impunité de ce crime. Le mari pensait qu’il serait facile d’effacer sa femme de sa vie pour pouvoir épouser sa maitresse. C’est dans cet esprit, que la femme n’est qu’un objet qu’on possède et qu’on peut éliminer, que je me suis permise de rajouter le terme de féminicide dans le sous-titre, terme peut connu il y a trois ans au début de l’écriture du livre, mais très usité trois ans plus tard. Le rappel de la date et du lieu du crime dans le titre permet d’ancrer le récit et le terme féminicide permet de montrer que ce fait social existe de tout temps et dans tous les milieux. Il s’agit d’un récit sur un « fait-divers » très précis et j’y analyse les mécanismes liés à cette époque mais qui est complètement universel sur la thématique des violences faites aux femmes.
OnEnDiKoiDeCetteHistoire ?!
SB : Le sujet m’avait été proposé par un ami qui travaillait aux archives départementales d’Aix-en-Provence et avait mis en avant qu’aucun historien n’avais étudié toutes les pièces du procès. Étant aixoise, je connaissais cette histoire qui est un véritable marronnier journalistique et j’hésitais à revenir dessus. Mais cette grande caisse en fer m’a fait de l’œil…J’ai mis quelques jours à me décider, car le sujet ne me parlait pas à proprement parler. Pourtant, ce travail a changé ma vie. Par la prise de conscience des violences faites aux femmes. J’ai construit ce récit comme un récit policier mais en ne perdant jamais à l’esprit les mécanismes intrinsèques de l’époque qui ont poussés à ce crime. Les témoignages des proches, des domestiques, des voisins, tous les détails sont des sources importantes pour plonger dans l’état d’esprit du milieu de la noblesse parlementaire aixoise du 18e à Aix-en-Provence. Ainsi, en filigrane, on découvre la vie de ce couple, de cette société, mais aussi les sentiments de la dame grâce au témoignage de sa meilleur amie, sans oublier que nous avons les aveux du meurtrier qui nous révèlent son mobile. Ce récit que j’ai écrit comme un récit policier comporte des faits rocambolesques avec des rebondissements, des retournements, mais tout est sourcé, rien n’est inventé, là où il y a des énigmes, et il y en a un certain nombre, j’ai préféré émettre des hypothèses plutôt que d’inventer afin de combler les trous. J’ai travaillé au plus proches des sources pour être fidèle au sujet, nous ne sommes pas dans un roman, les personnes ont existé et il s’agit de rester fidèle à leur histoire.
OnEnDiKoiDeCesPersonnages ?!
SB : Mon idée était d’être au plus proche de la dame d’Entrecasteaux que j’ai décidé de mettre en couverture, plus précisément, il s’agit d’un portrait d’une aixoise anonyme de la même époque, plutôt que de mettre en avant son mari. Comme je le dis dans la préface, je suis tombée en sympathie pour cette dame dont nous n’avons pas de portrait alors qu’elle était la cousine du célèbre comte de Mirabeau qui fut très affecté par sa disparition. L’endroit où s’est passé le crime, un hôtel particulier sur la cour Mirabeau à Aix-en-Provence, est aussi un personnage, le seul témoignage direct de cet événement. Nous avons de la chance de pouvoir connaitre les sentiments de la dame d’Entrecasteaux car il y a eu procès et donc production d’écrits et de sources, ce qui n’est pas le cas dans des milieux moins favorisé de la même époque alors que les crimes conjugaux y étaient aussi nombreux. Ainsi, par-là, ce récit et à travers la dame d’Entrecasteaux, j’essaye de combattre l’effacement de la femme dans l’histoire et de les remettre au centre du sujet.
J’EnPenseKoiDeCetteHistoire&DeCesPersonnages ?!
YR : C’est une première ! je vais répondre à 2 questions en même temps ! Car le personnage est l’histoire. Mais imaginons, ne serait qu’un instant, que La Dame n’eût pas appartenu à la grande bourgeoisie aixoise ; l’histoire n’aurait jamais été racontée. Dès lors, nul besoin d’effacer, de faire disparaitre, d’étouffer… un meurtre, ou une disparition, qu’importe. C’était la femme du cordonnier, ou du boulanger je crois… Du jour au lendemain, elle n’a plus donné signe de vie ; normal, c’est son mari qui l’a assassiné. Mais de cela, qui s’en soucie… Mais il y a cette histoire de la Dame d’EntreCasteaux : celle d’une une Femme, bien mariée. Aussi jolie que mondaine. À de l’esprit, juste ce qu’il faut. Mais voilà, son mari s’est lassé d’elle. Son cœur bat pour une autre. Divorcer ne se fait pas. LA haute bourgeoisie a ses us&coutumes auxquels toute personne bien née doit obéir. L’assassinat serait bien moins contraignant.
Ce BouKin nous fait entrer dans les secrets d’alcôves où les ors rutilants des salons bourgeois ne savent plus cacher les dessins sombres de ces petits messieurs.
EnKonKluZion
Élémentaire, Mon Cher Watson !
Sincèrement,
Yves.